"Pourquoi cette démission (des enseignants face à une résistance nécessaire) ? Pour de nombreuses raisons, dont la première est leurs divisions faites de rivalités savamment attisées dans la course aux faveurs dispensées par l’administration : l’attribution des meilleures classes, du poste de professeur principal pour la prime afférente, d’heures supplémentaires pour améliorer un salaire médiocre, d’un emploi du temps sur mesure, dans l’attente d’une promotion au grand choix et plus tard à la Hors-classe pour gagner bien davantage et, selon le cas, de la mutation de ses rêves, comme les professeurs l’avouent ici. La courtisanerie est donc de rigueur, les syndicats donnent l’exemple. Et, comme il n’y a pas de faveurs pour tous, il faut bien devant le chef que les courtisans se fassent valoir en piétinant leurs rivaux à toute occasion, entre quatre yeux ou en conseil d’administration.
Voilà, Madame XXXXX, pourquoi cet élève de 13 ans n’est pas muet ! Telle est la jolie organisation qui lui permet en pleine classe de lancer délicatement à sa professeur qui boîte légèrement : « Ouah ! Elle boite ? Elle s’est fait enculer ou quoi ? » À la réflexion, descendre dans la rue ? Pour quoi faire ? C’est aux professeurs de décider d’être des professeurs et non des larbins ! « Soyez résolus de ne servir plus, disait déjà Étienne de la Boétie il y a quatre siècle et demi, et vous voilà libres » (3). L’ennui, c’est que la servitude présente tant d’attraits. Paul Villach
(1) Paul Villach, « Les infortunes du Savoir sous la cravache du Pouvoir », Éditions Lacour, Nîmes, 2003."
source : AGORAVOX
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